Le défilé aérien du 14 juillet 2017 à Paris

C’est un 14 juillet exceptionnel que la France a vécu, à plus d’un titre, entre Paris et Nice.

Dans le ciel, ce qui nous importe surtout, le spectacle a été présent avec en ouverture le passage inédit de la patrouille de démonstration de l’US Air Force, les Thunderbirds. Ils ont profité de leur présence à l’exceptionnel meeting aérien britannique Royal International Air Tattoo (1) sur la base de Fairford ce weekend, pour honorer à la fois les cérémonies française et rendre leur politesse à leurs confrères de la Patrouille de France, de retour d’une tournée triomphale de l’autre côté de l’Atlantique, dont l’objet principal était, aussi, d’honorer l’entrée en guerre des USA il y a tout juste un siècle, un moment important puisque le sort des armes et de la guerre des tranchées en a été notablement modifié.

C’est la Patrouille de France qui a ouvert, comme à l’accoutumée, le défilé aérien. Les avions portent toujours la livrée de leur tournée aux USA.

La délégation US arrive !

Venus directement d’Angleterre, les six F-16 – ils étaient 7 lors de la répétition, le F-16 biplace orbitant autour de la patrouille pour offrir les meilleurs perspectives au photographe sanglé en place arrière – étaient suivis par deux F-22 Raptor, le plus récent et le plus avancé des chasseurs de supériorité aérienne du monde occidental.

C’est également au complet que les Thunderbirds ont participé à la grande répétition du 11 juillet. Ils sont visibles au-dessus de la Grande Arche, en arrière des deux avions de la Patrouille de France.

D’une taille respectable et avec des formes encore futuristes, ces avions ont été la grande attraction du défilé. Les spotters parisiens se souviennent cependant que ce n’était pas la première fois qu’on voyait ce type d’appareil dans le ciel parisien puisque le 20 avril 2016, ce sont 4 F-22 qui ont défilé au-dessus du mémorial de l’Escadrille Lafayette situé dans le parc de St Cloud pour le centenaire de cette unité emblématique. (2)

Les 6 jets des Thunderbirds et leur appareils accompagnateur survolent Neuilly le 11 juillet à l’occasion de la répétition générale du défilé aérien.

Comme les Thunderbirds, ces deux chasseurs provenaient de la délégation US au RIAT. Ils étaient suivis, à quelques longueur d’un dispositif composé d’un C-135FR, d’un Mirage 2000D et d’un Rafale du Lafayette afin de symboliser la coopération opérationnelle qui existe entre les armées françaises et américaines et suivis une quinzaine de secondes plus tard de quatre Rafale, trois monoplaces et un biplace, de la 30e Escadre de Chasse basée à Mont de Marsan.

Quatre 2000D, la Lune et un piaf…

Un box de 4 Mirage 2000D de la base de Nancy est arrivé ensuite.

Bizarrement, j’ai eu l’impression que le navigateur du dernier « Diesel » me cherchait du regard. Cherchait-il à retrouver son titre de « nav le plus cool du monde » ?

Quatre Mirage 2000RDI de l’Escadron Ile de France et deux Alpha Jet du Côte d’Or les suivaient de près pour présenter les avions utilisés pour la transformation opérationnelle des pilotes de chasse français.

Alors que l’armée de l’Air n’a jamais compté autant d’avions à décorations spéciale dans ses rangs, le Boeing commémoratif des 56 000 heures de vol du type était le seul présenté lors du défilé.

Le box suivant était composé également de Mirage 2000 « bleus » mais des -5 des Cigognes. Ils accompagnaient un E-3F qui a laissé sa place, ensuite, à un nouveau C-135FR accompagné de Rafale B du Gascogne et, une nouvelle fois, de 2000N du La Fayette pour le tableau des Forces Aériennes Stratégiques.

Toujours acteur de la dissuasion française, les Mirage 2000N, ici accompagné de deux Rafale et d’un ravitailleur,  doivent être retirés du service en 2018. Était-ce leur dernier défilé parisien ?

Quatre Alpha Jet de l’École de Chasse de Tours ont ensuite survolé Paris. Leur successeur, le PC-21, arrive, le premier exemplaire destiné à l’armée de l’Air a fait son premier vol la semaine dernière.

C’était au tour de la Marine de suivre l’axe du défilé avec trois Rafale M précédant un E-2C Hawkeye, un Atlantique et un Falcon 50.

Le groupe aérien embarqué est maintenant passé au « tout-Rafale ». Il est complété, cependant, par les Hawkeye et les hélicoptères, et pas seulement pour entretenir la variété aéronautique sur le pont du Charles de Gaulle.

Après l’aviation de combat, c’était au tour de l’aviation de transport d’être mise en valeur. Cette année, deux A400M ont ouvert le bal, suivis par un Transall NG et deux Casa 295 puis un Falcon 2000. Il ne manquait peut-être juste qu’un C-130H, en attendant de voir, bientôt, défiler les nouveaux C-130J.

Deux A400M, une machine impressionnante à voir évoluer au-dessus de la Défense.

Avion discret, le Xingu est en service en France depuis tout juste 35 ans. Il est utilisé pour les vols de liaison mais c’est à son bord que les pilotes de transport français sont formés sur la base d’Avord, trois de ces appareils ont donc terminé la première partie du défilé aérien.

35 ans de service cette année pour les Xingu, le temps passe vite !

Les hélicoptères sont passés 45 minutes plus tard.

Le premier groupe était composé d’une Gazelle, d’un Tigre et d’un Caïman pour montrer les appareils utilisés pour la formation des navigants de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre. Ils étaient suivis par deux Puma précédés d’une Gazelle. Ces trois appareils symbolisaient l’implication de l’Armée de Terre dans deux missions importantes ; la lutte anti-terroriste avec un Puma relevant du GIH, Groupement Interarmées d’Hélicoptères, destiné à soutenir le GIGN et le RAID, comme ce fut le cas lors des opérations de janvier 2015, et les deux autres appareils symbolisant le DIH, Détachement d’Intervention Héliporté. Ces deux hélicoptères sont mis, l’été, à disposition des équipes de la Sécurité Civile, dans le cadre de la mission Héphaïstos, c’est à dire l’implication des militaires dans la lutte contre les feux de forêt.

La lutte contre les feux de forêt et contre le terrorisme était incarnée par ces trois appareils de l’ALAT.

Suivirent les appareils des forces spéciales, Tigre HAP, Gazelle équipée, enfin, d’une mitrailleuse Gatling et un Cougar, d’un duo de Tigre HAP-HAD et d’une nouvelle Gazelle. Un Cougar et deux Caïman fermaient le dispositif de l’armée de Terre pour laisser la place ensuite aux voilures tournantes de la Marine et de l’Armée de l’Air.

Pour cette dernière, trois Fennec et deux Caracal symbolisaient les missions de protection du territoire, les premiers étant impliqués fortement dans les Mesures Actives de Sûreté Aérienne (MASA), et les seconds les interventions extérieures où les appareils du Pyrénées sont chargées, en particulier, des délicates et cruciales missions de sauvetage au combat (RESCO).

Quelque soit l’angle, le Caracal est un appareil impressionnant.

La Marine présentait un Caïman, un Panther et un Dauphin, suivis par trois appareils de la Gendarmerie, deux EC-135 et un EC-145 avant qu’un solitaire EC-145 Dragon ne viennent mettre un terme au défilé aérien 2017.

Le Dragon qui fermait le défilé était bien solitaire, mais même en été ces appareils sont très sollicités. Néanmoins c’est une photo qui peut être faite pratiquement chaque jour, les Dragon passant régulièrement au-dessus de la Défense lors de leurs missions habituelles.

63 avions ont donc participé au Défilé, auxquels ont peut ajouter un Alpha Jet qui a accompagné les Thunderbirds et les F-22 jusqu’à la Défense, sans doute au profit d’un photographe du SIRPA, ainsi que 29 hélicoptères. Une heure avant le défilé, un Epsilon a tourné autour de la Défense, un des avions impliqué dans les missions MASA. Au moins deux hélicoptères survolaient Paris pour la retransmission de l’évènement en direct à la télévision tandis qu’un Drone Patroller était chargé de la surveillance du secteur.

Le Patroller de Sagem, surpris lors de son vol de retour à l’issue de sa mission de surveillance.

Il fallait donc bien lever la tête ce 14 juillet, il y avait bien des choses à voir effectivement, comme chaque année, finalement.

 

 

(1) Meeting aérien annuel créé pour alimenter les fonds des œuvres de charité de la Royal Air Force et dont le plateau est toujours exceptionnel avec des avions arrivant du monde entier.

(2) note aux pinailleurs : oui, St Cloud n’est pas Paris, je sais !

 

La Patrouille de France et Paris

En dehors de Salon de Provence, sa base, une des villes où on est à peu près certain de voir la Patrouille de France au moins une fois dans l’année, et parfois plus, c’est bien Paris. Bien évidemment, on pense en premier lieu au Défilé du 14 juillet qu’elle ouvre traditionnellement en formation grande flèche, mais ce n’est pas forcément la seule opportunité.

Au fil des ans, voici quelques visites de l’emblématique formation au-dessus de la ville-lumière.

paf defense

Passage grande flèche, en ouverture du défilé 2008.

Plus original est la façon dont la PAF défile… lors des répétitions. Le vol se fait à deux, dont le Leader, bien obligatoirement.

Mise en route des fumigène juste avant d’arriver à la Défense. Évidemment, à deux avions, pas facile de faire un ruban tricolore !

Reconnaissance de l’axe (2012).

Répétition du défilé de 2016.

Le jour de la fête nationale, la Patrouille de France ouvre, traditionnellement le Défilé. La formation de base est la Grande Flèche à 9 avions mais il est arrivé, ces dernières années, quelques entorses à cette habitude.

Paf top fumigène

Cette vue latérale ne permet, hélas, pas de bien saisir la formation en Croix de Lorraine, adoptée pour l’ouverture du Défilé 2015.

En 2015, la Patrouille a défilé en formation Croix de Lorraine, Alors que l’unité dispose de 10 avions, 8 en formation et deux appareils en réserve, utilisés par le directeur des équipes de présentation et par le pilote remplaçant, cette année-là, elle a défilé à 12 appareils. Pour cela, il a fallut rameuter les troupes ! Le directeur des équipes de présentation et son adjoint étaient aux commandes de deux avions supplémentaires, et les deux derniers l’étaient par le pilote remplaçant de la PAF 2015 et le Leader de 2013 ! Il a fallut aussi récupérer deux  appareils qui n’avaient pas encore retrouvé leurs couleurs guerrières, un passage exceptionnel ! Ce dispositif rare a été monté pour rendre hommage à l’Ordre national de la Libération, créé par le Général de Gaulle pour distinguer les hommes, les unités et les communes qui se sont illustrés dans la lutte contre l’occupant.

La formation Tour Eiffel fait partie du « ruban » habituel de la PAF dans ses démonstrations.

En 2016, c’est une formation en hommage à la Tour Eiffel qui a été adoptée, clin d’œil très appuyé à la candidature Olympique Paris 2024 qui a fait du monument parisien son emblème.

Volets baissés et aérofreins à moitié sortis, les Alpha Jet escortent l’Extra de l’EVAA et son champion du monde de pilote.

Cette année-là, en fin de Défilé, le Spare et l’avion du Directeur ont escorté l’Extra 330LC de l’EVAA pour rendre hommage à son pilote, Champion du Monde de voltige.

Mais le Défilé Aérien n’est pas la seule opportunité de voir la PAF à Paris.

Bien qu’il se déroule en proche banlieue, le Salon de l’Aéronautique et de l’Espace, également connu en tant que Salon du Bourget, l’est à l’étranger, comme Paris Air Show. Alors que pendant des années, les patrouilles étaient interdites lors de cette manifestation, l’organisateur a assoupli sa réglementation et permet désormais aux Alpha Jet de participer au meeting aérien du dernier weekend du Salon, lors des journées publiques, mais en n’effectuant que les manœuvres du « Ruban », où les appareils maintiennent leurs formations et sans effectuer la « Synchro » et notamment ses spectaculaires croisements, pour des raisons de sécurité puisqu’ils évoluent au-dessus de zones très densément habitées.

C’est avec un A400M comme Leader que la PAF a ouvert le Paris Air Show 2013.

Mais la PAF a aussi évolué au-dessus de Paris pour d’autres occasions. En juillet 2012, la veille du Défilé, la Patrouille a survolé les Invalides en fin de journée en hommage à ceux qui ont été blessé au combat pour la France lors des Opex en Afrique et en Afghanistan. Ce jour-là, les parisiens ont vu la PAF arriver depuis le sud, virer à droite, repasser au-dessus du pont pour enrouler la Tour Eiffel et partir en survolant le Trocadero et la banlieue ouest. Il pleuvait ce soir-là… Dommage !

paf1

La PAF survole les Invalides en hommage aux blessés au combat en arrivant du sud.

PAF2

Après avoir viré, elle survole à nouveau le Pont Alexandre III en mettant le cap sur la Tour Eiffel.

paf3

Elle vire ensuite vers le sud-ouest.

PAF4

Elle laisse son panache au-dessus du Trocadero et de la banlieue ouest.

Mais la Patrouille de France est au-delà du symbole militaire. Elle participe activement aux manifestations sportives, ainsi il est arrivé que la Patrouille de France survole le Stade Roland-Garros pour l’ouverture du tournoi sur terre battue, notamment en 1988 et en 2014, mais on la voit aussi, maintenant, saluer les coureurs du Tour de France lorsque ceux-ci abordent leur dernier tour des Champs-Élysées.

Les coureurs prenant souvent leur temps pour couvrir la dernière étape du Tour de France, généralement sans enjeu au classement général, en 2015, la Patrouille de France a donc défilé assez tard.

En juin 2016, c’est aussi à elle qu’est revenu également l’honneur d’ouvrir l’Euro de Foot. La fête a failli être totale…

Il était tard, et la météo n’était guère engageante lorsque la PAF a survolé le Stade de France pour ouvrir l’Euro 2016. Les avions sont vus ici lors de leurs orbites d’attente. Le neuvième Alpha Jet, légèrement hors formation était utilisé pour filmer l’évènement.

Mais le défilé le plus surprenant a eu lieu le 5 juin 2005. Ce jour-là, alors que la circulation sur les Champs était tout à fait normale, les 8 Alpha Jet ont survolé la plus belle avenue du monde sur le même axe que celui du 14 juillet mais, cette fois-ci, le panache n’était pas tricolore. En effet, ce survol a été effectué pour le seul bénéfice des caméras de Luc Besson qui réalisait le clip vidéo destiné à soutenir la candidature de Paris pour les Jeux Olympiques de 2012. On sait ce qu’il s’est passé ensuite, et les JO ont eu lieu cette année-là, à Londres… Néanmoins, ce fut une occasion unique de voir la Patrouille de France épandre d’autres couleurs que son panache tricolore habituel.

PAF JO 1

La Patrouille de France a apporté sa participation au projet des Jeux Olympiques Paris 2012, mais ça n’a pas été suffisant.

Sport, hommages, défilés, les occasions sont donc régulières pour voir la Patrouille de France à Paris. Néanmoins, ce ne sont pas là les évolutions les plus représentatives de son activité. Pour ça, il faut aller dans les meetings aériens pour comprendre la dextérité et la technicité du pilotage de ces pilotes, mais ça, c’est une autre histoire…

« C’était bien les avions, hein maman ?! »

Les démonstrations en vol devant les plages du Mourillon à Toulon le 14 août 2016.

Depuis le 14 juillet dernier et l’attentat de Nice, beaucoup de manifestations publiques ont été annulées en France pour des raisons de sécurité. Le 15 août, la Patrouille de France devait se produire à Marseille, devant la plage du Prado, comme tous les ans, mais la municipalité, inquiète des dispositifs désormais rendus nécessaires et indispensables pour sécuriser la zone où un public très nombreux était attendu, a préféré annoncer, au début du mois, qu’elle renonçait à l’évènement.

PAF Faron

La veille, les avions ont effectué une reconnaissance des axes de la démonstration. Assister à un vol de la Patrouille de France depuis le Mont Faron était un moment vraiment étonnant ; La croix est située au bien nommé « Point-Sublime ».

Le 14 août, la célèbre formation de l’armée de l’Air était attendue à quelques kilomètres plus à l’Est, en face des plages du Mourillon à Toulon. Là, la municipalité a fait le choix éminemment courageux de maintenir les démonstrations en vol en ne transigeant pas sur les dispositifs de sécurité. Les rues amenant à la plage avaient été rendues piétonnes et bloquées par de lourds blocs de béton. Les forces de l’ordre étaient nombreuses et lourdement armées ; L’accès à la plage n’était possible qu’après être passé à la fouille et il faut bien noter que celle-ci était particulièrement sérieuse contrairement à ce qu’il est souvent pratiqué par ailleurs. Il ne restait ensuite qu’à bien se placer et profiter du spectacle.

Du spectacle, il y en a eu, et servi par une météo tout à fait varoise !

En attendant les avions, il était possible de passer un bon moment regarder évoluer les vedettes de la gendarmerie maritime, des affaires maritimes, des pompiers ou de la police municipale sécuriser une large bande de mer, et ce, non pas pour lutter contre le terrorisme, mais bien pour laisser la place libre pour les démonstrations ; il y était même  interdit de nager !

Affaires maritimes

La vedette des affaires maritimes contrôle un voilier navigant trop près de la zone d’exclusion.

Gendarmerie et Affaires maritimes

En attendant ceux des Alpha Jet de la Patrouille de France, un joli croisement des vedettes de la Gendarmerie Maritime et des Affaires Maritimes.

Toute l’après-midi, les deux animateurs du car podium de l’armée de l’Air ont fait « le métier » en posant de très nombreuses questions, dont certaines particulièrement difficiles, même pour ceux qui étaient connectés avec leurs téléphones, comme « qui était le premier chef d’état major de l’armée de l’Air » (1) oui « qui était l’as qui a formé Guynemer au pilotage » (2) ou « quel fut le premier jet équipant la Patrouille de France » (3). Autant dire que les BD, T-Shirt, casquettes à gagner étaient largement méritées. Les nombreuses questions posées, pas toujours aussi difficiles que celles-ci étaient à la fois pertinentes, variées et souvent intéressantes et, il faut le noter, jamais hors sujet dans le cadre d’un meeting aérien.

Dauphin brancard

Transfert du brancard entre le Panther et la vedette de la SNSM.

A 17h30 précise, la première démonstration a mis en scène un Panther de la Marine Nationale et la vedette de la SNSM normalement basée à Saint-Mandrier pour une manœuvre combinée représentative des missions de sauvetage effectuées par ces deux acteurs majeurs de la sécurité en mer.

Dauphin SNSM 1

Récupération du plongeur qui avait été déposé sur la vedette pour assurer la sécurité des manœuvres de transfert depuis le navire.

Ensuite, le Falcon 50M de la Flottille 24F en détachement sur la BAN d’Hyères est venu effectuer quelques passages pour nous montrer ses lignes inégalées et illustrer ses missions de surveillance maritime et de secours en mer.

Falcon 50 élément

Le Falcon 50M dans son nouvel élément, au raz des flots.

Falcon 50M 34

Avions d’affaires d’une redoutable élégance – et un pur bonheur à piloter – le Falcon 50 est devenu sur le tard un avion de surveillance maritime bien équipé et performant.

La suite fut plus sportive.

Honneur aux dames puisque toute auréolée d’un titre de Championne du Monde de voltige aérienne obtenu en août 2015, Aude Lemordant a gratifié la foule nombreuse d’une exhibition en libre intégral rythmée et efficace à bord de son Extra 330SC.

Aude Lemordant Breitling

Jeune championne du monde de voltige, Aude Lemordant a fait l’étalage de son talent d’aviatrice devant une foule conquise.

Désormais en charge du Rafale Solo Display « Marty » a ensuite embrayé avec une présentation désormais classique mais puissante.

RSD Verticale

Attitude classique du Rafale en pleine démo, le nez planté dans le ciel, la PC à fond !

Alors que lors des saisons précédentes, le Rafale Solo Display a pu bénéficier d’avions porteurs de décorations spéciales et souvent spectaculaires même si certaines ont longtemps fait débat comme le Green Tiger de 2015, l’avion monoplace utilisé désormais est plus anonyme.

La gestion du parc des escadrons de Saint-Dizier doit en être simplifié puisque les unités de l’armée de l’Air participent à de nombreuses et lointaines missions opérationnelles, bien plus prioritaires que le RSD évidemment, mais le spectacle en est forcément un petit peu diminué.

Pour sa première apparition au-dessus des plages toulonnaise, « Marty » et son avion ont impressionné la foule par leurs manœuvres habiles

Rafale RSD Paquebot

Le Rafale de « Marty » effectue un large virage, rapide et à très haut facteur de charge, tandis qu’un paquebot quitte la rade de Toulon en direction du sud-est.

Bien évidemment, pour clore cette heure et demie d’exhibitions aérienne, rien de mieux que la Patrouille de France. Depuis quelques saisons, la démonstration a bien évoluée avec deux parties distinctes. Un « ruban » où elle évolue à 8 avions avec de jolis et discrets changements de formation, une évolution calme, précise et élégante, très technique et très exigeante en termes de pilotage.

PAF fort

La PAF débute sa démonstration en survolant la ville et le fort Saint-Louis

Et une seconde partie, la « synchro » où les appareils évoluent par groupe de 2 ou 4 et qui se croisent ou font des passages devant le public à un rythme vraiment soutenu ce qui ne laisse que peu de répit aux spectateurs. Cette façon de faire a véritablement donné un nouveau souffle aux démonstrations de la Patrouille.

PAF sur le dos

Alpha Jet en vol dos, une attitude normale pour un solo en fait !

PAF Double croisement

Les croisements se font désormais en groupe de deux ou de quatre, et ils sont de plus en plus spectaculaires.

PAF Port

Poursuite en très basse altitude au-dessus de la Rade.

PAF Mourillon Apache roll

Le double « Apache Roll » prend un relief tout à fait extraordinaire au-dessus de la rade.

PAF Paquebot

A l’issue de l’éclatement final, les Alpha Jet s’éloignent pour ensuite rejoindre la base d’Hyères et survolent les nombreux bateaux tenus à bonne distances par plusieurs vedettes des différents organismes en charge du domaine maritime.

Même si les démonstrations sont essentiellement à contre-jour, il était possible de bien profiter du spectacle et à l’heure où la menace se fait pressante, il est bon de pouvoir encore assister à ce genre d’exhibition incroyable et libre d’accès. Les mesures de protection du site n’étaient pas qu’une simple agitation sécuritaire même si toutes les menaces ne pouvaient être véritablement contrées, mais tout s’est bien passé, tout comme le feu d’artifice offert le lendemain soir, et c’est bien là l’essentiel.

Et quoi de mieux, en cet été 2016, que quitter une plage en entendant un gamin d’environ 6 ans déclarer, des étoiles plein les yeux : « c’était bien les avions, hein maman ?! »

(1) Je n’ai pas entendu la réponse mais l’armée de l’Air étant née le 2 juillet 1934, c’est le Général de division aérienne Joseph Barès qui tenait alors ce poste.

(2) Jules Védrines. « Julot » n’était sans doute pas un « as » au sens original du mot et des 5 victoires aériennes requises pour le porter. Paul Tarascon aurait été une meilleure, et plus juste, réponse.

(3) F-84G. C’est cet avion que la patrouille de démonstration de la 3e Escadre de Reims utilisait le 17 mai 1953 au meeting d’Alger, le jour où le commentateur, Jacques Noetinger la baptisa de « Patrouille de France » au micro.

Le défilé aérien du 14 juillet 2016

Cette année encore, le défilé aérien du 14 juillet s’est déroulé au-dessus de Paris sous une légère couverture nuageuse. Cependant, après le passage des avions, le voile s’est levé pour offrir enfin l’été à ceux qui l’attendaient depuis des semaines, ce qui a bien profité aux voilures tournantes.

Bien que l’exercice soit annuel, il fait l’objet d’une préparation extrêmement sérieuse et précise qui se concrétise par une répétition générale au-dessus de la base de Châteaudun dans l’Eure-et-Loir et par plusieurs reconnaissances aériennes sur le site, en hélico dans un premier temps avant que les leaders de chaque box, accompagnés ou non de leurs ailiers ne le refasse avec leurs appareils habituels.

Carte aéronautique de la région parisienne du SUP AIP 146/16. (DGAC/DSNA/SIA)

L’ensemble de ces opérations fait l’objet de modifications temporaires de l’espace aérien de la région parisienne, lesquelles impactent fortement l’activité des plateformes aéronautiques de l’ouest d’Évreux à Château-Thierry et de Beauvais à Étampes avec la création de zones réglementées et d’une zone interdite temporaires du 8 au 14 juillet.

Quoi qu’il en soit, le défilé s’est parfaitement déroulé. Sans vraiment présenter de révolution majeure, quelques points de détail concernant les avions présents méritent qu’on s’y attarde un peu.

Comme il est de coutume, le défilé a été ouvert par la Patrouille de France évoluant dans une formation hommage à la Tour Eiffel, une très grande flèche à étagement négatif.

DSC_2558

Elle était suivies par un premier box de trois Mirage 2000N, avec en tête le Mirage n°353 porteur de la décoration spéciale commémorative du centenaire de l’Escadrille Lafayette.

DSC_2574

le premier box de Mirage 2000N guidé par le n°353 et sa spectaculaire décoration spéciale.

Cet avion a été utilisé intensivement par la patrouille de démonstration tactique « Ramex Delta » en France et en Europe. Elle a effectué sa toute dernière apparition publique au RIAT de Fairford le 10 juillet où elle s’est taillée un indéniable succès public confirmé par le prix de la plus belle démo hors forces britanniques et la plus belle décoration du plateau.

Juste derrière un C-135FR de ravitaillement en vol, quatre Mirage 2000D évoquaient les capacités de projection de puissance que ces appareils apportaient aux forces française. Du Mali à la Jordanie, ces chasseurs-bombardiers sont effectivement actuellement sur tous les fronts aux côtés des Rafale ce qui explique que 55 d’entre-eux vont être modernisés « à mi-vie » afin qu’ils puissent continuer leur mission jusqu’au delà de 2030. Ils approcheront alors les 40 ans de service.

DSC_2612

Quatre Mirage 2000D de différentes escadrilles de la nouvelle 3e Escadre de Chasse.

Le quatrième avion de la patrouille survolant Paris est le Mirage 2000D n°620, un des deux avions où 9 étoiles ont été peintes sur la dérive en souvenir des 9 victimes françaises du drame survenu en 2015 à Albacete.

Les Mirage « bleus » étaient aussi présent en nombre avec un box de Mirage 2000-5 symbolisant la défense aérienne du territoire et un autre composé de Mirage 2000C et B du 2/5 « Ile de France » escorté par deux Alpha Jet du « Côte d’Or » incarnant le soutien à la « préparation opérationnelle des équipages ».

DSC_2617

Autrefois fer de lance de la Défense Aérienne, le Mirage 2000RDI est désormais un acteur important dans la progression des futurs pilotes de combat.

L’aviation navale avait aussi envoyé ses représentants. Falcon 50M, Breguet Atlantique, Rafale et Hawkeye.

DSC_2318

Quand l’Aéronavale survole les tours de la Défense.

Évidemment, le groupe aérien embarqué semblait un peu dépeuplé. Il va falloir s’y faire, désormais les Rafale règnent en maître sur le pont du Charles de Gaulle. Deux jours après la cérémonie de retrait de service du Super Étendard à Landivisiau, l’Aéronavale entre dans une nouvelle ère. Dommage quand même de ne pas avoir eu une dernière chance de voir le vieux monoréacteur, couvert de gloire, survoler Paris. A deux jours près…

DSC_2641

Les Rafale M semblent désormais bien solitaires sans les Super Étendard, retirés du service deux jours plus tôt.

En plus d’un E-3F et de deux C-135FR, l’armée de l’air présentait son nouveau joyau, l’Airbus A400M qui a désormais remplacé les Transall sur la base d’Orléans.

DSC_2317

Un A400M survole l’ouest parisien en attendant son tour pour la répétition du 11 juillet. Au premier plan, le chantier du futur palais de justice est bien avancé.

girouette 400MProgramme extrêmement ambitieux et complexe, l’A400M n’a pas manqué de connaître bien des avanies au cours de son développement, se traduisant par des surcoûts et des retards. L’accident d’un avion destiné à la Turquie l’an passé à Séville, au cours d’un vol d’essais, n’a pas manqué de relancer les débats.

Du côté de l’armée de l’Air, le discours est différent. L’avion est opérationnel et a déjà été engagé sur les théâtres d’opérations où sa capacité d’emport et son autonomie sont déjà très appréciés par ceux qui se souviennent des longs vols en Transall ou par le coût des location d’avions cargos sur le marché civil. Il n’est donc pas destiné à devenir une girouette en haut de la Tour Eiffel comme cette photo le suggère.

Notons au passage que le monument de Gustave Eiffel est un bon repère pour constater les différentes altitudes adoptés par les participants au défilé. La palme de la basse altitude revenant au Leader de la Patrouille de France lors de l’entraînement qui est passé juste au-dessus du 2e étage tandis que les 2000N, pourtant à l’aise dans cette discipline, sont passés tranquillement à hauteur du 3e !

DSC_2358

Lors de la répétition générale, c’est le Transall R203, décoré en hommage au premier vol du prototype en 1963, qui était en tête de formation.

Visiteur habitué des lieux, maître Transall était de sortie avec son camouflage si particulier où transparaît naturellement sa nature de baroudeur. Lui, quand il quittera la scène, il laissera un sacré vide ! Dans ses ailes, les « Transalito », les Casa des Escadrons « Vercors » et « Ventoux » qui quittent ces jours-ci leur base de Creil pour rejoindre celle d’Evreux.

DSC_2667

Transall et Transalito désormais réunis en Normandie.

Très discret dans sa livrée blanche uniforme, c’est le but, pour ne pas attirer l’œil sur les tarmacs qu’il peut fréquenter à l’étranger notamment, le Falcon 900 de l’ET 60 de Villacoublay (anciennement ETEC) illustrait les missions « Stratevac », les missions d’évacuations médicales stratégiques. Ces avions peuvent être aussi employées pour le transport des autorités, ce qui est tout à fait dans la continuité des missions effectuées autrefois par le GLAM.

DSC_2691

Un Falcon 900 au-dessus de la Défense, ça n’a rien d’exceptionnel. Aussi bas et dans ce sens-là, un peu plus !

Pour terminer le défilé des voilures fixes, la Sécurité Civile avait été invitée à présenter ses moyens aériens stratégiques avec un Beech 200 « Bengale » chargé des missions de liaisons mais aussi des missions de recherche et d’investigation lors des opérations contre les feux de forêts, accompagné d’un Dash 8 Q400MR, le Milan 73 avec sa décoration spéciale étant prévu. Si Bengale 96 a bien participé à la répétition du 11 et pré-positionné à Villacoublay à la veille de l’évènement, l’éclosion de feux importants dans la région de Marseille et dans l’Hérault a entraîné l’annulation de leur participation au défilé. Une décision compréhensible.

DSC_2389

Bengale 96 au dessus de Paris lors de la répétition du Défilé le 11 juillet 2016.

Vint ensuite le temps des voilures tournantes. Armée de Terre, Marine et Armée de l’Air ont présenté leurs Puma, Super Puma, Caracal, Gazelle, Tigre, NH90, Dauphin et Panther tandis que la Gendarmerie avait amené ses traditionnels EC-135 et EC-145, et qu’un Dragon de la Sécurité Civile fermait la marche.

DSC_2730

Deux NH90 de la Marine encadrent un Dauphin et un Panther. Ceux qui ont du mal à distinguer ces deux derniers types d’aéronefs devraient bien profiter de cette photo.

DSC_2520

La présence d’un avion US au-dessus de Paris fait aussi écho, quelque part, au centenaire de l’Escadrille Lafayette et aux liens particuliers entre les aviateurs des deux pays.

Le clou du spectacle venait ensuite. Parce que sur les théâtres d’opérations internationaux, les moyens des différents pays impliqués peuvent s’avérer parfois particulièrement complémentaires, les hélicoptères de l’armée de l’Air, chargés notamment des missions de sauvetage de combat, peuvent ravitailler auprès des KC-130 de l’aviation militaire américaine. C’est pour illustrer ce genre de manœuvre qu’un MC-130J américain, affecté aux opérations de soutien des forces spéciales, a survolé Paris, suivi de près par deux Caracal positionnés comme attendant l’autorisation d’enquiller pour refaire les pleins de kérosène.

Quatre C-130J ont été récemment commandés pour l’armée de l’Air. Deux devraient être dans une configuration similaire à celle du Hercules américain. Contrairement à ce qui a été parfois écrit un peu hâtivement dans la presse généraliste, il ne s’agissait pas d’un camouflet fait à Airbus, qui ne propose aucun avion de cette catégorie, mais bien d’un excellent choix opérationnel qui va permettre de combler une vraie lacune dans l’arsenal des forces françaises. Si la logique devait être respectées, l’acquisition de C-130J standard en remplacement des C-130H et H-30 en service depuis la base d’Orléans au sein de l’Escadron « Franche Comté » ou du GAM56 « Vaucluse » devrait être sérieusement envisagée en complément des A400M. Mais les budgets ne sont pas extensibles à l’infini.

Le MC-130J était accompagné par deux Caracal de l’EH 1/67 Pyrénées.

Enfin, un hommage tout particulier a été rendu à l’Équipe de Voltige de l’armée de l’Air (EVAA). Titré champion du monde de la discipline l’an dernier, le Capitaine Alexandre Orlowski, qui marche clairement sur les pas de ses prédécesseurs champions du monde Renaud Ecalle et François le Vot, a donc défilé pour célébrer son titre, bien entouré par les Alpha Jet du remplaçant et du directeur de la Patrouille de France, à bord de l’Extra 330 biplace de l’unité. On notera qu’il est resté sagement en vol horizontal alors qu’en 2012 un avion de l’EVAA avait défilé… en vol dos…

DSC_2785

L’Extra 330SC biplace de l’EVAA bien entouré. Notons que les Alpha Jet ont les volets baissés et les aérofreins sortis pour maintenir leur vitesse et leur incidence à la hauteur de celle du voltigeur.

Il aurait juste fallu que les nuages s’écartent une heure plus tôt pour bien profiter de ce défilé aérien.

Un peu plus d’une heure plus tard, pour le grand plaisir des flâneurs de bord de Seine, un Puma de l’armée de l’Air s’est livré à une démonstration de treuillage au bénéfice des caméras de télévision. On est bien loin, hélas, des sympathiques expositions de matériels militaires et des démonstrations offertes jusqu’en 2014 sur l’esplanade des Invalides dans la continuité du Défilé et dans l’objectif de continuer à maintenir un lien Nation-Armée fort et qui semblent désormais pratiquement impossible à organiser après les évènements de janvier et novembre 2015.

Comme si ça ne suffisait pas, le soir même, à Nice, un terrible, dramatique et cruel attentat venait nous le rappeler clairement.

le défilé du 14 juillet à Paris

 Le traditionnel défilé du 14 juillet s’est donc déroulé sous une météo un peu couverte mais avec une température très clémente, très agréable. Le défilé aérien, qui ouvre les festivité, a été l’occasion d’admirer, certes un peu furtivement, quelques avions particulièrement rares et intéressants.

Paf top fumigène

La Patrouille de France était dans une configuration très particulière puisqu’elle a évolué, pour la première fois, à 12 Alpha Jet. Aux avions habituels, numérotés de 0 à 9, sont venus s’ajouter deux autres avions, également aux couleurs tricolores. Des avions ayant rejoint les unités de Cazaux ou Tours après leur affectation à Salon et n’ayant pas encore eu le temps de passer en atelier peinture, ou bien l’inverse, prêt à remplacer deux appareils ayant fait « leur temps » ? Quoi qu’il en soit, la Croix de Lorraine était très jolie.

SEM Rafale

Les Marins, en plus d’un Atlantique et d’un Falcon 50 on présenté un box « chasse » avec deux Rafale M et deux Super Etendard. Il faut profiter de la petite poignée d’occasions qu’il va rester pour voir le bon vieux SEM évoluer car la retraite arrive à grands pas pour l’avion d’attaque embarqué entré en service en 1978.

Mirage 2000N

L’avenir des Mirage 2000N est également très limité puisque leur retrait de service reste prévu pour 2018.

Hélicos AA

Lors du défilé des hélicoptères, l’Armée de l’air a eu la bonne idée de convier le Puma aux couleurs de l’ETOM désormais affecté en métropole.

Attaque défense

Pour la première fois, deux CL-415 de la Sécurité Civile ont survolé les Champs. Leur présence avait été annoncé plusieurs fois ces dernières années mais la situation dans le sud de la France n’avait pas permis de libérer les avions pour une manip non opérationnelle. Il faut remonter à 1977 pour voir des Canadair au-dessus de Paris, à l’époque des CL-215. La dernière participation des avions de la Sécurité Civile remonte à 2011 avec les deux Q400MR.

A340

A340 T1

L’Airbus A340-200 F-RAJA de l’ET 3/60 Estérel a clôt le défilé. Lors de la répétition, c’est le F-RAJB qui a été utilisé. Ainsi, les parisiens ont pu admirer chacun des deux quadriréacteurs de ce type utilisés par l’Armée de l’Air. Ces deux appareils, stationnés à Roissy, font rarement parler d’eux, ils effectuent pourtant, souvent très discrètement, des missions stratégiques de première importance.

Corvette

Les observateurs les plus attentifs ont sans doute remarqué en accompagnement de la Patrouille de France, un petit biréacteur, un peu sur le côté de la formation. Il s’agit tout simplement d’un appareil utilisé pour les prises de vue air-to-air. Mais plus intéressant, l’avion, qui appartient à la société spécialisée Aerovision est une Corvette, construite par Aérospatiale dans les années 70. Et il y a de très fortes chances que cet avion soit le dernier de son espèce en état de vol. En fait, l’avion le plus rare à survoler Paris… c’était lui !

Rafale Corvette

A noter que lors de la répétition du 9 juillet, il avait accompagné un box de Rafale mais avait dégagé juste avant d’aborder la Défense. Bien d’autres appareils méritaient le coup d’oeil comme les Caracal de l’Armée de l’air équipés de leur perche de ravitaillement en vol, le C-130 et le Casa 295 de l’aviation militaire espagnole, les Mirage 2000 « bleus », les NH90 et bien sûr les Tigre de l’ALAT.

Contrairement aux années précédentes, il n’y a eu aucune exposition de matériel militaire sur l’esplanade des Invalides, qui devenait, pour le coup, temporairement le plus bel héliport du monde. Si il fallait une preuve que les opérations en cours, intérieures comme extérieures, tirent sur les ressources militaires comme rarement, la voilà. Espérons que cette manifestation, qui permettait d’alimenter le lien « nation-armée », revienne vite. Ce serait le signe d’un apaisement généralisé et d’un retour à une situation normale.

Meeting aérien du centenaire, Base Aérienne 705, Tours (2/2)

La météo s’annonçait radieuse pour ce dimanche 7 juin. Tout était prêt pour que le grand meeting aérien devienne un grand évènement et un succès public. Avant même que les portes de l’entrée base ne s’ouvrent, il y avait déjà une petite foule massée sur la route. C’était plutôt bon signe.

L’attente ne fut pas bien longue. Les portes rapidement ouvertes, il fallut cependant se soumettre à la fouille des bagages, inévitable en ces temps troublés. A quelques détails il était possible de comprendre que sur le plan de l’organisation, ce meeting allait être une réussite. Les caisses pour acheter les billets d’entrée étaient nombreuses ; un peu plus loin, sur l’aire publique, très vaste, les toilettes étaient disséminées un peu partout. En face l’Escale, de très nombreux stands proposaient de quoi se sustenter avec une grande variété de possibilités. Pour les amateurs de souvenirs, il y en avait pour tous les goûts, livres, babioles, maquettes de collections.

Il ne fallait pas perdre de temps pour se trouver une place près des barrières pour le début des vols en milieu de matinée. Désormais, les commentaires des meetings aériens sont assurés par Frédéric Béniada, une voix bien connue des auditeurs de Radio-France, et authentique passionné d’aviation. Homme de radio, il a eu la bonne idée de préparer en amont ses interventions et s’est livré au jeu de l’interviewer auprès des équipages, apportant une note assez dynamique à l’exercice. Il n’en reste pas moins que le positionnement des haut-parleurs entre le public et le taxi-way demeure un gros problème pour les photographes ; assez hauts, ils se sont retrouvés dans le cadre lors de certaines manœuvres des patrouilles.

Comme annoncé, le programme des vols n’était pas folichon, surtout pour les amateurs de « heavy metal ». Heureusement, les démonstrations en vol étaient variées et sans trop de temps morts, rehaussées par les participations remarquées de la patrouille britannique des Red Arrows, de la Patrouille de France et d’autres formations vraiment spectaculaires comme les Mirage 2000N des Ramex Delta ou les Alpha Jet de l’EAC qui ont proposé un show « maison ».

Les démonstrations ont même été interrompues un moment pour laisser passer le Boeing 737-800 de Ryanair, compagnie régulière de l’aéroport de Tours-Val de Loire partageant la même piste que la Base Aérienne 705. Les passagers comme l’équipage ont dû être surpris d’être attendus par tant de personnes les saluant !

De plus en plus souvent, la Patrouille de France ne termine plus les meetings aériens. Ce changement de coutume a de nombreux avantages. Comme de nombreux spectateurs ont tendance à quitter la plateforme après le passage des Alpha Jets bleus-blancs-rouges, c’est toujours ça de gagné en embouteillage pour le grand rallye de fin de meeting. D’autre part, ayant fait leur part de boulot en milieu d’après-midi, les pilotes peuvent passer plus de temps auprès de leurs fans, le chiffre d’affaire du stand de la PAF doit s’en ressentir notablement.

Après plusieurs saisons où leur show semblait être entré dans une interminable routine, il semble que cette année le nouveau leader cherche à imposer sa vision du spectacle et si le ruban a peu évolué, la synchro, avec un travail en deux groupes de quatre, a été plus rythmé et pour tout dire assez enthousiasmant. (On note avec une immense satisfaction que le commentaire de notre Patrouille Nationale est revenu aux fondamentaux, loin des cris, hurlements et slogans ridicules qui nous ont été infligés il y a quelques années.) Bon, évidement, pour ça, il fallait faire abstraction du spectacle offert par les Reds qui est, de toute façon, un ton au-dessus et ça fait des années que ça dure.

Parmi les anecdotes notables, le Fouga Magister a dû annuler son show après le décollage en raison d’une bricole qui a empêché le train de se rétracter et qui est revenu, très prudemment, se poser, bien escorté par les véhicules des pompiers de la base.

Avec la participation de quelques warbirds spectaculaires comme le Skyraider, le Mustang, le Mosquito au 3/4 et le Spitfire, il y en avait pour tous les goûts. Dernière bonne surprise : au moment de la fin du meeting et de la sortie des spectateurs, ça roulait presque normalement, du moins dans le secteur où nous avions laissé notre véhicule !

Rafale B Tator

Lors de la répétition du samedi, la démonstration du Rafale a été effectuée avec le spare biplace. Qui était en place arrière ? Nous ne le savons pas (*). Espérons qu’il a apprécié car, c’était sensible, qu’est-ce que « Tao » lui a mis dans la paillasse !!

Mirage 2000N Ramex

Décollage des Ramex Delta : belle démo tactique des Mirage 2000N d’Istres !

Super Puma Suisse

L’une des démo les plus spectaculaires du plateau, le Super Puma suisse. Notez le salut de l’équipage avec ses gants rouges. Sachant que l’appareil est en translation latérale pour remonter la ligne des spectateurs, les connaisseurs apprécieront la synchronisation de l’équipage.

altitude suffisante

Victime d’un léger incident technique, le pilote du Fouga a préféré annuler sa démo après le décollage le dimanche. Dommage, son vol du samedi avait été très intéressant à suivre. Il est vu ici juste après son décollage.

2 par 2

Les instructeurs de l’École de Chasse ont effectué un vol à 4 basé sur l’utilisation des différentes formations offensives et défensives qui constituent la base du travail en formation serrée.

DSC_4589

Passage au break des avions de l’Ecole de chasse, le Leader est le premier à quitter la formation.

Double Apache Roll PAF

Une des nouvelles figures de la PAF 2015, un « Apache Roll » à deux. Spectaculaire et élégant.

PAF a 4

Une autre nouvelle figure de la PAF 2015, ouvertement inspirée du passage en persiennes de la Patrouille suisse. Il y a bien 4 Alpha Jet sur la photo, même si le quatrième est totalement caché.

Red one

Année après année, les Reds démontrent qu’ils restent les maîtres de la discipline, même si leur routine semble n’avoir que très peu évolué.

Précision britannique

Les passages et croisements spectaculaires des Red Arrows ont régalé le public.

hawk & hawk

Un petit faucon crécerelle assiste aux évolutions des Red Arrows.

Volutes belges

Volutes belges et F-16 en furie.

 Il est finalement assez simple de tirer un bilan de ce meeting de l’Air nouvelle formule : en dépit d’un plateau qui pouvait être amélioré, une bonne organisation et surtout une météo d’enfer, le tour est dans le sac !

 

(*) Patrice Olivier (Aéropix’Ailes) me précise que le pax de « Tao » était « Nanard » pilote créateur des Ramex Delta… Un confrère qui a donc dû bien apprécier cette découverte du Rafale !