Le RJ-85AT Tanker 466 rentre au Canada

Présent sur le tarmac de Marseille depuis son arrivée le 26 juin dernier, le RJ-85AT Tanker 466 n’a pas eu l’occasion d’intervenir sur les incendies de cet été. Pourtant, à plusieurs reprises, les équipes de Conair ont sollicité les autorités européennes et celles de certains pays sensibles au problème des feux de forêt, en particulier le Portugal, mais en vain.

Présent à Marignane depuis la fin du mois de juin, le Tanker 466 est rentré au Canada en toute discrétion. (Photo : Alexandre Dubath)

Alors même que l’Espagne, l’Italie et la France ont également connu des épisodes d’activité sévères, entraînant l’activation des procédures d’entraide européenne, alors même que les moyens des pays concernés étaient eux-même lourdement sollicités, on peut imaginer qu’un avion de la capacité du RJ-85AT aurait pu apporter une aide ponctuelle appréciable ici ou là.

11 août 2017, 13h20, le Tanker 466 débute son convoyage vers le Canada.

Ce retour au Canada au milieu du mois d’août signe sans doute l’échec d’une initiative louable. On peut se poser surtout la question de la discrétion de cette opération. Conair n’a pas profité de la présence de son avion pour le présenter aux médias, locaux, nationaux et spécialisés. Or on sait que ce domaine aéronautique est particulièrement médiatique et que la moindre annonce entraîne des réactions par milliers sur les réseaux sociaux et que les élus locaux et nationaux sont désormais très sensibles à ces phénomènes.

Imaginez qu’au plus chaud des opérations de cet été, le grand public comprenne qu’un avion susceptible de larguer 12 000 litres d’eau ou de retardant reste cloué au sol alors que les départs de feux se multiplient et que les pompiers français se plaignent de l’insuffisance ponctuelle des moyens ? Si une visibilité médiatique avait été offerte à cet avion, les contrats auraient sans doute été plus facile à obtenir sous pression des internautes et des responsables politiques toujours prompts à monter au créneau dès qu’il est question des « Canadair ».

26 juillet 2017. Alors qu’un feu vers Martigues accapare les deux Dash qui profitent du pélicandrome de Marignane pour recharger en retardant, le Tanker 466 reste immobilisé. (Photo Alexandre Dubath)

Bien sûr, ce genre d’opération à un coût, mais faire voler l’avion pour le faire larguer devant un parterre de cameras et d’appareils photos, c’était l’assurance d’un retour médiatique sans comparaison. Les multiples démonstrations du Beriev 200 ont laissé une trace notable dans l’esprit du grand public. Celle du Supertanker à Chateauroux en 2009 a même fait l’ouverture de tous les JT. Bien sûr, ces investissements n’ont pas entraîné les retours que les industriels concernés espéraient, mais les enjeux n’étaient pas les mêmes. Le Beriev était candidat à la succession des CL-415 et le Supertanker sans doute trop « hors normes » pour l’Europe. Le RJ-85AT ne manquait pas d’atouts, et n’était candidat qu’à des contrats de locations temporaires. Il lui a juste manqué, certainement, une plus grande visibilité.

Pour Conair, ce déploiement est un échec commercial, mais on peut se demander si l’entreprise a véritablement fait ce qu’il fallait pour promouvoir son avion et ses capacités. De quoi nourrir des regrets compensés, cependant, par l’annonce de la commande de 6 Q400MR pour la Sécurité Civile française puisque l’entreprise d’Abbotsford (BC) sera certainement chargé de leur conversion.

Un RJ-85AT de Conair à Marseille cet été !

L’information avait filtré depuis un moment, il avait même été pressenti l’an passé, mais cette fois ci un RJ-85AT de Conair est bien arrivé le 26 juin dernier à Marseille en provenance d’Abbotsford après avoir fait escale à Thompson, Iqaluit puis Keflavík et Édimbourg.

26 juin 2017, il est environ 18 heures quand le Tanker 466 touche la piste de Marignane. (Photo : Liborio Cimino)

L’avion a été rapidement garé sur un parking longue durée et les équipes ont occulté les réacteurs et mis des protections dans le cockpit ce qui tendrait à montrer que l’avion ne sera pas amené à revoler immédiatement.

L’appareil, qui effectue la première visite d’un RJ-85AT sur le sol européen, se dirige vers le parking de l’aviation générale d’où il sera ensuite tracté vers un parking longue durée.  (Photo : Alexandre Dubath)

En l’absence de communication de la part de Conair, les raisons de sa présence en France ne sont pas certaines.

Le Tanker 466 est le 7e avion de ce type a avoir été converti en appareil de lutte contre les feux de forêt. (Photo : Alexandre Dubath)

Contrairement à ce qu’on pourrait penser d’emblée, Ce RJ-85AT n’est pas ici pour postuler à la succession des Tracker français. L’appel d’offre émis l’an dernier, et dont on attend toujours le résultat, porte sur un appareil polyvalent biturbine. Or, le RJ-85AT est un quadriréacteur qui, en dépit de ses origines commerciales, n’est plus un appareil utilisable pour le transport de passagers. La venue de l’appareil à Marseille pourrait exclure une quelconque volonté de convaincre la Sécurité Civile française, sinon il serait sans doute allé directement se poser à Nîmes où se trouve désormais la nouvelle base des bombardiers d’eau français.

Conair a longtemps eu des ateliers de maintenance à Marseille quand la société était en charge de l’entretient des Q400MR qu’elle avait vendu à la Sécurité Civile française. (Photo : Alexandre Dubath)

Pour Conair, la présence de cet avion semble être plus liée à une recherche de nouveaux marchés. Ces avions bénéficient de contrats aux USA avec la compagnie Aéro Flite ou au Canada. Un avion participe également à l’été austral dans la province de Victoria.

Le Tanker 162, sister ship du Tanker 466, dans ses œuvres en Australie (photo : Country Fire Authority)

Avec les évènements récents qui ont très durement touché le Portugal, avec les gros incendies en Espagne alors que l’été ne fait que débuter, on peut imaginer le potentiel que peut avoir cet avion de grande capacité, totalement disponible et activable avec un faible délai, en mesure de rejoindre très rapidement la Grèce, Chypre ou même Israël en cas d’urgence.

Pour Conair, parvenir à trouver un contrat saisonnier pour un appareil de plus pourrait lui permettre de continuer à développer sa flotte même si l’usage des tankers lourds est assez peu développé de ce côté-ci de l’Atlantique. Par le passé les expériences françaises et espagnoles, avec les DC-6 et les C-130A, ont pourtant fait la démonstration que ces moyens avaient tout à fait leur place dans un dispositif global articulé autour des appareils écopeurs.

L’avion de Conair bien protégé en face l’aérogare de Marignane. (Photo : Alexandre Dubath)

La présence de ce quadriréacteur sur les parkings de Marignane ne va donc pas cesser d’intriguer et le moindre de ses éventuels mouvements scruté avec attention.

Deux heures en bord de pistes à Marignane

De passage dans la région marseillaise, pourquoi ne pas se détendre une paire d’heures en bord de piste de Marignane ? Certes, hors-saison estivale, l’activité n’y est pas très intense, mais parmi les courts et moyens courriers qui desservent la plateforme, on peut y croiser quelques machines tout à fait intéressantes. Si cela peut ne pas s’avérer suffisant, on peut toujours compter sur les compagnies cargo, les militaires ou les industriels pour apporter de l’inédit à saisir à coup de longues focales.

A Marseille, comme sur la plupart des aéroports français, Air France est particulièrement présent. La sobriété totale de la décoration de ses avions n’enchante plus guère les spotters mais tout est largement compensé et amélioré par la splendide lumière printanière matinale azuréenne !

Airbus A321-212 F-GTAP Air France

Les filiales du groupe, dont la compagnie Low Cost Hop ! desservent aussi la plateforme.

Embraer ERJ-190 F-HBLI Hop !

Puisque nous sommes dans le registre des compagnies à bas-coût, la plus célèbre d’entre-elle, et sans doute la moins fréquentable à plus d’un titre, a largement fait parler d’elle à Marseille, dans le viseur de la justice française pour plusieurs accusations graves comme celle de travail dissimulé qui lui a valu une lourde condamnation en 2013. Elle demeure très présente sur l’aéroport marseillais qui dispose d’un terminal spécifique pour ces compagnies, le MP2.

Boeing 737-8AS(WL) EI-DLO Ryanair

Autre compagnie « Low-Cost », Easy Jet dispose également d’une escale à Marseille au terminal MP2.

Airbus A319-111 G-EZBX Easy Jet

L’aéroport est également desservi par de nombreuses compagnies nationales venues de pays du pourtour méditerranéen, en voici quelques exemples.

Boeing 737-8F2(WL) TC-JHR Turkish Airlines

Boeing 737-8HX(WL) 4X-EKF El Al

Airbus A-320-214 TS-IMP Tunisair

Boeing 737-6D6 7T-VJR Air Algérie

Embraer ERJ-190LR CS-TPS TAP Express

Bombardier CRJ-1000 EC-LKF Iberia Regional

D’autres compagnies dites « Major » acheminent leurs lots de passagers vers la grande ville française.

Airbus A320-232 G-EUYB British Airways

Airbus A319-114 D-AILK Lufthansa.

Heureusement, il n’y a pas que ces avions monocouloirs, relativement courants, à photographier à Marseille.

Il faut désormais s’y faire, signe que l’appareil vieillit, les conversions d’ATR en cargo sont de plus en plus nombreuses. Cet ATR-42 opéré par la compagnie espagnole Swiftair en est un exemple.

ATR 42-300(F) EC-IVP Swiftair

Il n’est pas, non plus, inhabituel de croiser des avions légers à Marignane. En effet, cet aéroport héberge également l’aéroclub Marseille-Provence auquel appartient ce DR-400-120 démontrant que la cohabitation entre les avions commerciaux et de loisir est tout à fait possible.

Robin DR-400-120 F-GLDC Aéroclub Marseille-Provence.

En dehors de son aéroport, Marseille-Marignane se distingue par la présence de l’industriel Airbus Helicopters (autrefois Sud Aviation, Aérospatiale puis Eurocopter) qui dispose là de son siège et d’un de ses principaux centres de production. De nombreux appareils effectuent là leurs vols d’essais et de réception en sortie de chaîne.

NH90 TTH destiné à l’aviation militaire grecque.

H130 (ex EC-130) sous immatriculation temporaire d’essais et en attente de son passage en atelier peinture.

Deux H175 en stationnaire tandis qu’un 737 de Ryanair se pose.

Un nouveau Tigre destiné à l’ALAT et équipé de lanceur de roquettes de 68mm.

Il n’y a pas que les hélicoptères militaires à fréquenter l’aéroport. Les avions cargos y sont très fréquents. En cette fin mars 2017, la vedette a été ce Boeing C-17 Globemaster III appartenant au Heavy Airlift Wing du Strategic Airlift Capability (SAC), un programme de l’OTAN regroupant 12 nations et utilisant 3 C-17 en pool commun pour leurs besoins logistiques. Ces avions sont basés à Pápa, en Hongrie.

Le C-17 F-207/SAC-1, msn 50208 a été le premier Globemaster III affecté au SAC en 2009.

Les USA, la Suède, la Slovaquie, la Roumanie, la Pologne, la Norvège, les Pays-Bas, la Lituanie, la Finlande, l’Estonie, la Bulgarie et donc la Hongrie, participent au programme SAC et peuvent disposer des capacités hors-normes de cet avion.

Mais l’évènement marquant du jour fut le dernier départ de deux CL-415 de la Sécurité Civile qui quittaient leur base historique de Marignane pour rejoindre leur nouvelle base de Nîmes à l’issue de leur mission d’entraînement. Bien sûr, ces avions seront amenés à revenir régulièrement à Marseille, pour leurs missions d’entraînement ou pour intervention, mais c’est un chapitre long de plus d’un demi-siècle d’histoire de l’aérodrome qui se refermait alors.

Un avion de ligne chargé de passagers attendant que décollent les pompiers du ciel, une image qui sera désormais moins fréquente.

Un dernier passage, un dernier salut, un au-revoir et un chapitre de presque 54 ans qui se ferme.

En bord de pistes, il y a toujours quelque chose à voir… il s’y passe toujours quelque chose.

La nouvelle BASC de Nîmes a été inaugurée !

C’est un jour historique pour la Base d’Avions de la Sécurité Civile. Monsieur Le Premier Ministre et monsieur le Ministre de l’Intérieur, ce matin, ont inauguré officiellement ses nouveaux locaux sur l’aérodrome de Nîmes-Garons (1) en présence du commissaire européen en charge de l’aide humanitaire et du Directeur général de la Sécurité Civile et de la gestion des crises. Après 54 ans de présence dans les Bouches-du-Rhône, les bombardiers d’eau français quittent donc Marignane.

Premier lever des couleurs, la BASC de Nîmes est née. (Photo : B. Guerche/DICOM)

Pour l’inauguration, pour la première fois, les avions français ont procédé à un splendide largage tricolore. (Photo : Alexandre Dubath)

Si le bâtiment a été inauguré aujourd’hui, la base n’est pas encore totalement opérationnelle pour autant. Les Canadair, Tracker,  Dash et Beech vont rejoindre le Gard dans les jours qui viennent et, normalement, devraient être totalement opérationnels début avril, à temps pour la saison à venir. Pour leurs équipages et les personnels qui les gèrent ou les entretiennent, c’est un bouleversement important.

Le chantier de la BASC en septembre 2016. Elle sera bien identifiable, même depuis le ciel. (Photo : A. Domas)

Ce déménagement, à environ 80 km vers l’ouest, va aussi modifier la façon d’utiliser et de déployer les moyens aériens nationaux. Le détachement de deux Tracker en saison à Carcassonne serait menacé, tandis qu’un détachement de deux Canadair pourrait être renvoyé à Marignane les jours de forts risques, et ce, à la demande des élus de la région, inquiets de l’éloignement des moyens de secours après le feu d’août 2016 (2).

Plan de masse de la nouvelle BASC. On notera l’entrée particulière de la base et la position du Pélicandrome.

Cette nouvelle base de Nîmes, dont le coût est d’environ 18 millions d’Euros, soit environ la moitié du prix d’un Canadair neuf, comprend donc deux bâtiments, conçus par le cabinet A+ Architecture de Montpellier. Cette entreprise a  aussi été le maître d’œuvre du projet, lequel implique une quinzaine d’entreprise du BTP qui ont fait émerger de terre ce projet en à peine plus d’un an .

Le toit du bâtiment principal, dit « bâtiment de commandement » de 3200 m² est peint pour identifier la BASC même depuis les airs. Au rez de chaussée se trouve l’accueil, les espaces de restauration et de détente, des salles de réunion, les locaux du service médical de la base et ceux des syndicats ainsi que les services techniques. A l’étage, les trois secteurs opérationnels disposent de leurs zones de travail aux côtés des « ops » et de la direction.

Organisation des deux étages du bâtiment principal de la BASC de Nîmes.

Le deuxième bâtiment, côté cour, semble plus modeste. Il est pourtant au cœur du projet phare de cette nouvelle BASC, celui d’un ambitieux « centre d’excellence » pour les opérations aériennes de secours et de lutte contre les feux de forêts. A ce titre, il sera un pôle de recherche et développement et un pôle de formation et de simulation, l’objectif étant de faire de cette base un centre incontournable pour le travail d’uniformisation des méthodes et des procédures de lutte contre les feux de forêts en Europe et sur le bassin méditerranéen. Un de ces outils, inauguré ce jour, est le Simulateur d’Entrainement a la Coordination Aérienne de Sécurité (SECOAS), projet développé par l’Entente Interdépartementale de Valabre et mis en place à Nîmes.

Un des postes de simulation du SECOAS, inauguré aujourd’hui. (Photo : Entente Valabre)

Ce bâtiment héberge également un amphithéâtre de 150 places, offrant ainsi une vocation presque « académique » au site.

Plans du bâtiment « Pôle d’Excellence ». A gauche, le rez-de-chaussée, à droite, l’amphithéâtre de 150 places qui occupe une partie du premier étage et  l’intégralité du second.

En complément de ces infrastructures, une zone d’évaluation des empreintes de largage sera installée et exploitée par le Centre d’Etude et de Recherche de l’Entente (CEREN). Ainsi, il sera possible de tester concrètement les nouveaux systèmes de largage aéroportés, sans doute à partir du fameux test des « pots de yaourt » dont le principe est simple ; Une zone est couverte de récipients parfaitement positionnés et identifiés. Une fois le largage effectué, il suffit d’analyser la répartition du liquide dans les récipients pour connaître l’empreinte réelle de l’intervention de l’aéronef. C’est donc un outil unique en Europe dont va se doter la Sécurité Civile et qui pourra bénéficier aux industriels du secteur mais aussi aux autres opérateurs européens.

Le nouveau « pélicandrome », la station de remplissage en retardant des avions « terrestres », situé au sud des installation peut accueillir quatre avions simultanément pour le remplissage au retardant, le double des capacités du « pélicandrome » de Marseille. Il comporte également 2 points de remplissage à l’eau, indispensables pour les missions d’entraînement. Ces installations seront opérationnelles toute l’année.

17 février 2017, le Pélican 42 effectue la première visite du nouveau Pélicandrome. (Photo J. Hr)

Une station de rinçage des avions amphibies a été prévue afin d’accélérer ce processus indispensable pour préserver les coques de la corrosion, en particulier après avoir été en contact avec l’eau salée. Un traitement particulier des eaux de lavage et du « pélicandrome » a été prévu afin que ces opérations soient des plus respectueuses pour l’environnement

Cette nouvelle base a été visiblement construite avec un vrai souci des normes environnementales puisque le maître d’œuvre annonce que les deux bâtiments ont des performances énergétiques supérieures aux exigences HQE (Haute Qualité Environnementale) et qu’ils sont conformes au référentiel des Bâtiments Durables Méditerranéens. Un effort particulier a été porté sur l’acoustique du bâtiment, la proximité du parking avion étant un facteur de nuisances sonores difficile à nier. A ce niveau-là, le confort des équipes devrait être largement amélioré si on le compare aux installations marseillaises.

La BASC vue depuis le sud des installations. Les deux bâtiments sont clairement identifiables. (DGSCGC/Communication)

Mais ces données sont celles des constructeurs. Cette première saison sera forcément celle de l’essuyage des plâtres et seul l’usage permettra de voir si cette nouvelle BASC est aussi parfaitement adaptée à la mission qu’annoncé. Dans le cas contraire, les équipes de la Sécurité Civile devront faire avec… de toute façon !

Ces nouvelles installations vont être mises à contribution cet automne puisque c’est à Nîmes que se déroulera les 16 et 17 octobre prochain, la conférence internationale Aerial Fire Fighting Europe qui revient en France après avoir fait escale en Croatie en 2015. Cet évènement extrêmement attendu et particulièrement riche sera suivi les 18 et 19 octobre par la conférence  Search & Rescue International. Ces deux opérations organisées par la société Tangent Link tireront parti du choix délibéré de faire de la base française un site allant bien au-delà de la mise en œuvre et de l’entretien de la flotte des bombardiers d’eau et des hélicoptères de la Sécurité Civile.

Après quelques années d’activité réduite, le site de Nîmes-Garons retrouve donc un utilisateur principal. Autour de l’aérodrome, la communauté d’agglomération Nîmes Métropole cherche à développer un parc d’activité, l’Actiparc Mitra, destiné à accueillir des entreprises œuvrant dans les domaines de la logistique, de l’aéronautique et de la gestion des risques en particuliers environnementaux, un projet d’une indéniable ambition et pour lequel la BASC va servir, forcément, de « produit d’appel ».

Projet du parc d’activité Actiparc Mitra que la communauté d’agglomération nîmoise cherche à promouvoir auprès des entreprises de l’aéronautique, de la logistique et de la gestion des risques. (Document : Openîmes)

En 1963, à leur arrivée en France, les équipes des pionniers de la Protection Civile avaient aussi choisi un site que la Marine venait de libérer, la base navale de Berre. L’histoire se répète donc, même si les Catalina étaient vite allés, ensuite, se réfugier au sec à Marignane, de l’autre côté de l’étang. Mais les locaux que la BASC occupaient, faits de bric et de broc au fur et à mesure de son expansion, nécessitaient plus qu’une rénovation. L’emplacement de Marseille, au cœur de la zone à risques et juste à côté d’un plan d’eau avait des qualités que le nouveau site de Nîmes n’a pas, et auquel il va falloir s’adapter.

Les images des avions jaunes ou rouge et blancs garés non loin de l’étang de Berre appartiennent désormais au passé. Aujourd’hui, une page d’histoire se tourne.

Les avions de la Sécurité Civile alignés devant leur base en juin 2013 pour le cinquantenaire. Une image désormais historique.

La BASC de Marignane vue depuis un avion léger au décollage en 2011. L’étroitesse du site, la faible surface des bâtiments et des deux hangars sont parfaitement visibles.

(1) Où se trouve également l’aéroport Nîmes-Alès-Camargue-Cévènes, de l’autre côté des pistes, à côté des installations de Sabena Technics sous-traitant de la Sécurité Civile pour l’entretien de la flotte Canadair, le bâtiment du Groupement d’Hélicoptères de la Sécurité Civile et ceux de la société AvDef. L’école de pilotage Airways College dispose également d’un centre de formation (du PPL à l’ATPL) sur l’aérodrome. A côté de la BASC, dans les installations laissées par la Marine en 2011, se trouve la caserne du 503e régiment du train dit « de Camargue » et ses 1000 militaires.

(2) Ces mêmes élus qui auraient pu vraiment se battre pour maintenir la BASC à Marseille si ça avait été si important, mais on ne les a pas beaucoup entendus alors… De même, ces avions sont des moyens nationaux, pas des moyens à la seule disposition des Bouches-du-Rhône, ce que certains ont une lourde tendance à oublier.