Issy-les-Moulineaux, Journées du Patrimoine 2016

Le rendez-vous de l’Héliport de Paris-Issy-les-Moulineaux à l’occasion des journées européennes du patrimoine est devenu un des temps forts de l’année aéronautique parisienne. Grâce aux efforts conjugués de l’organisateur et de ses partenaires, la manifestation a pu être maintenue en dépit du contexte difficile que nous connaissons tous.

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Bel effort de signalisation de la part d’Aéroports de Paris, à l’occasion des journées du patrimoine sur l’héliport d’Issy-les-Moulineaux.

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Depuis les évènements de novembre 2015 et juillet 2016, la sécurisation des manifestations publiques est devenue une affaire sérieuse.

Désormais, il faut s’habituer à être fouillé en toutes occasions et être encadré par des hommes lourdement équipés de fusil d’assaut ou de pistolets-mitrailleurs. Ambiance, ambiance, ambiance ! Mais parce qu’à Issy, tout est différent, les agents en charge de la sécurisation des spectateurs étaient souriants, aimables et ne se sont pas contentés d’une fouille approximative. Leur travail a bien été facilité par des visiteurs enjoués et conscients des enjeux.

Le petit parking bétonné de l’héliport était bien plein avec une bonne dizaine de machines offertes au public sans aucune barrière et avec les équipages toujours à proximité afin de donner toutes les explications possibles. Imaginez le bonheur des petites têtes blondes en train d’investir un véritable EC-135 du Samu !!!

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Jouer (au docteur ?) dans un véritable hélicoptère du SAMU, un privilège très apprécié par certains visiteurs, indéniablement.

Les habitués étaient là, avec RTE qui présentait aussi sa nacelle aéroportée d’intervention sur les lignes à haute-tension et la tenue « conductrice » des opérateurs. Le Dragon 75 de la Sécurité Civile était aussi bien là, tout comme un EC-135 de la Gendarmerie et un Fennec de l’EH 1/67 « Parisis » basé à Villacoublay.

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Les lignes à haute-tension sont entretenue depuis cette nacelle aéroportée et les techniciens portent des tenues spéciales, conductrices. Les personnels de RTE étaient là pour donner toutes les explications que cette information soulève.

L’Ecureuil F-GMBA, équipé pour les retransmissions télévisuelles était aussi accessible et un opérateur a passé la journée à initier les visiteurs au maniement de la caméra-boule embarquée.

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Le F-GMBA photographié en pleine action au-dessus de Courbevoie (92) le 24 juillet 2016 à l’occasion de la dernière étape du Tour de France.

La nouveauté la plus remarquée de l’opération a été la présence du simulateur de Giro Aventures, normalement basé à Epernay-Plivot et composé d’une cellule opérationnelle d’hélicoptère monoplace ULM Classe 6 remotorisée et bridée en hauteur par une potence fixée à une base mobile sur roulettes.

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Avec cette machine, il est possible de découvrir en toute sécurité les bases du maniement d’une voilure tournante à proximité du sol pour une fraction du prix à l’heure de vol d’une machine de même classe. L’instructeur se tient à proximité avec une tablette numérique lui servant de pupitre de commandes. Grâce aux roulettes le simulateur dispose d’une certaine mobilité ce qui permet de varier les exercices. A raison de 50 € les 15 minutes d’initiation, l’appareil a rencontré un succès certain !

En s’inscrivant, assez tôt, auprès de l’office de tourisme d’Issy-les-Moulineaux, il était possible de suivre une visite guidée de l’aérogare. Philippe Boulay, Délégué général au Patrimoine au sein de l’UFH a donc présenté longuement à une quarantaine de personnes réparties en deux groupes, l’un le matin, l’autre l’après-midi, l’histoire de l’héliport, son activité et son implantation à travers plus d’un siècle d’exploitation ininterrompue puisque le site demeure la plus ancienne station aéronautique encore en service au monde.

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En plus des deux visites, l’infatigable Philippe Boulay a animé une conférence historique reprenant les grandes lignes de l’évolution de la plateforme, depuis la fin du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui.

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La « vigie » de l’héliport, la seule « tour de contrôle de France située au rez-de-chaussée » selon ses occupants habituels.

La visite, débutée sur le tarmac a permis aux visiteurs de découvrir les installations actuelles, les archives de l’UFH et l’importante collection héritée du regretté Lionel Poilâne, boulanger célèbre et passionné d’hélicoptères et s’est terminée dans la salle de contrôle local où les deux contrôleurs ont pu présenter leur activité et leur formation avant de gérer en direct l’arrivée de l’EC-135 de la Gendarmerie et le départ de l’EC-145 de la Sécurité Civile.

Ce dernier a effectivement décollé en fin de mâtinée afin de se livrer à un exercice de treuillage au bénéfice d’une équipe du Groupe d’Intervention en Milieu Périlleux (GRIMP) de la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris. L’exercice s’est déroulé directement sur l’héliport, offrant ainsi une attraction très appréciée par la foule déjà nombreuse et très attentive.

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Exercice conjoint de la Sécurité Civile et du GRIMP des pompiers de Paris, à la grande joie des spectateurs présents.

D’ailleurs, en dépit de la manifestation publique, l’activité de l’héliport s’est poursuivie normalement tout au long de la journée, marquée, notamment, par le passage de plusieurs appareils du SAMU en mission. L’occasion de rappeler que, menacé régulièrement par les municipalités parisiennes successives, la plateforme reste indispensables aux Services Publics puisque la plupart des hôpitaux parisiens ne disposent d’aucune hélistation et que la plupart des transferts vitaux, de malades en urgence ou bien d’organes à greffer, doivent transiter par Issy-les-Moulineaux.

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Arrivée d’un appareil médicalisé. Connaît-on vraiment le nombre de vies sauvées par les appareils passés par Issy-les-Moulineaux ?

Les arguments des nuisances sonores sont, eux, battus en brèche par l’activité actuelle limitée à seulement 10 000 mouvements annuels (30 atterrissages ou décollages par jour) opérés par des machines modernes beaucoup plus discrètes que les précédentes. Ceux portant sur la pollution provoquée par ces machines provoquent mon hilarité générale puisque l’héliport est juste situé au pied… du périphérique…

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L’héliport est un espace vert où les abeilles ne sont pas plus dérangées par les hélicos qu’elles ne le seraient par le passage des tracteurs dans un champs de la campagne française. Ici, elles prospèrent loin des pesticides… et des voleurs !

L’espace vert que constitue l’essentiel de la surface occupée par la plateforme aéronautique, est, du coup, mis à profit par plusieurs associations, présentes lors de la manifestation, qui ont démontré aux visiteurs que le champ d’aviation tenait un rôle écologique majeur. En plus des oiseaux et de certaines espèces végétales, ce sont peut-être les abeilles, l’héliport abrite en effet plusieurs ruches, qui profitent le plus de cet emplacement privilégié. Outre l’absence de pesticides, celles-ci profitent incidemment de la sécurisation du site par la gendarmerie pour prospérer loin d’éventuels voleurs d’essaims, un fléau qui touche de nombreux apiculteurs en milieux ouverts.

Pour le reste, il suffit de laisser les équipages de la Sécurité Civile, de la Gendarmerie et du Samu raconter leur nuit du 13 au 14 novembre 2015 pour comprendre l’intérêt de pouvoir disposer de voilure tournantes à l’immédiate proximité d’une métropole majeure.

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Cette Alouette II de collection, au couleurs de la Marine, a peut-être été un rappel aux riverains de l’évolution sonore des appareils à voilure tournante…

Le soir venant, les appareils de passage sont repartis, mettant ainsi un terme à une journée passionnante qui a laissé ses organisateurs fourbus mais heureux, une fois de plus, d’avoir reçu le public en nombre, dans d’excellentes conditions, avec une implication totale de tous les intervenants et dans un esprit de convivialité remarquable. Cette nouvelle édition des Journées du Patrimoine sur l’héliport a été, une fois de plus, un véritable succès. Pensez-y pour l’année prochaine !

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Malgré ses 11 000 heures de vol, l’Alouette II 1003 F-AZYQ n’a jamais semblé aussi fringante !

747 – Le coffret

arton5256Au mois de janvier 2016, en grandes pompes — contrairement à ce qui s’était passé treize ans plus tôt pour le départ de Concorde — Air France s’est séparée d’une autre de ses grandes légendes aériennes, le Boeing 747. Pendant quarante ans, soit la moitié de son existence, la compagnie nationale française a exploité les quatre grandes versions du Jumbo Jet (…)

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Le contenu du coffret édité par Rémy Michelin.

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Retrouvez sur 09-27, le récit de l’avant-dernier vol d’un Boeing 747 aux couleurs d’Air France ce même 14 janvier 2016.