Meeting aérien du centenaire, Base Aérienne 705, Tours (2/2)

La météo s’annonçait radieuse pour ce dimanche 7 juin. Tout était prêt pour que le grand meeting aérien devienne un grand évènement et un succès public. Avant même que les portes de l’entrée base ne s’ouvrent, il y avait déjà une petite foule massée sur la route. C’était plutôt bon signe.

L’attente ne fut pas bien longue. Les portes rapidement ouvertes, il fallut cependant se soumettre à la fouille des bagages, inévitable en ces temps troublés. A quelques détails il était possible de comprendre que sur le plan de l’organisation, ce meeting allait être une réussite. Les caisses pour acheter les billets d’entrée étaient nombreuses ; un peu plus loin, sur l’aire publique, très vaste, les toilettes étaient disséminées un peu partout. En face l’Escale, de très nombreux stands proposaient de quoi se sustenter avec une grande variété de possibilités. Pour les amateurs de souvenirs, il y en avait pour tous les goûts, livres, babioles, maquettes de collections.

Il ne fallait pas perdre de temps pour se trouver une place près des barrières pour le début des vols en milieu de matinée. Désormais, les commentaires des meetings aériens sont assurés par Frédéric Béniada, une voix bien connue des auditeurs de Radio-France, et authentique passionné d’aviation. Homme de radio, il a eu la bonne idée de préparer en amont ses interventions et s’est livré au jeu de l’interviewer auprès des équipages, apportant une note assez dynamique à l’exercice. Il n’en reste pas moins que le positionnement des haut-parleurs entre le public et le taxi-way demeure un gros problème pour les photographes ; assez hauts, ils se sont retrouvés dans le cadre lors de certaines manœuvres des patrouilles.

Comme annoncé, le programme des vols n’était pas folichon, surtout pour les amateurs de « heavy metal ». Heureusement, les démonstrations en vol étaient variées et sans trop de temps morts, rehaussées par les participations remarquées de la patrouille britannique des Red Arrows, de la Patrouille de France et d’autres formations vraiment spectaculaires comme les Mirage 2000N des Ramex Delta ou les Alpha Jet de l’EAC qui ont proposé un show « maison ».

Les démonstrations ont même été interrompues un moment pour laisser passer le Boeing 737-800 de Ryanair, compagnie régulière de l’aéroport de Tours-Val de Loire partageant la même piste que la Base Aérienne 705. Les passagers comme l’équipage ont dû être surpris d’être attendus par tant de personnes les saluant !

De plus en plus souvent, la Patrouille de France ne termine plus les meetings aériens. Ce changement de coutume a de nombreux avantages. Comme de nombreux spectateurs ont tendance à quitter la plateforme après le passage des Alpha Jets bleus-blancs-rouges, c’est toujours ça de gagné en embouteillage pour le grand rallye de fin de meeting. D’autre part, ayant fait leur part de boulot en milieu d’après-midi, les pilotes peuvent passer plus de temps auprès de leurs fans, le chiffre d’affaire du stand de la PAF doit s’en ressentir notablement.

Après plusieurs saisons où leur show semblait être entré dans une interminable routine, il semble que cette année le nouveau leader cherche à imposer sa vision du spectacle et si le ruban a peu évolué, la synchro, avec un travail en deux groupes de quatre, a été plus rythmé et pour tout dire assez enthousiasmant. (On note avec une immense satisfaction que le commentaire de notre Patrouille Nationale est revenu aux fondamentaux, loin des cris, hurlements et slogans ridicules qui nous ont été infligés il y a quelques années.) Bon, évidement, pour ça, il fallait faire abstraction du spectacle offert par les Reds qui est, de toute façon, un ton au-dessus et ça fait des années que ça dure.

Parmi les anecdotes notables, le Fouga Magister a dû annuler son show après le décollage en raison d’une bricole qui a empêché le train de se rétracter et qui est revenu, très prudemment, se poser, bien escorté par les véhicules des pompiers de la base.

Avec la participation de quelques warbirds spectaculaires comme le Skyraider, le Mustang, le Mosquito au 3/4 et le Spitfire, il y en avait pour tous les goûts. Dernière bonne surprise : au moment de la fin du meeting et de la sortie des spectateurs, ça roulait presque normalement, du moins dans le secteur où nous avions laissé notre véhicule !

Rafale B Tator

Lors de la répétition du samedi, la démonstration du Rafale a été effectuée avec le spare biplace. Qui était en place arrière ? Nous ne le savons pas (*). Espérons qu’il a apprécié car, c’était sensible, qu’est-ce que « Tao » lui a mis dans la paillasse !!

Mirage 2000N Ramex

Décollage des Ramex Delta : belle démo tactique des Mirage 2000N d’Istres !

Super Puma Suisse

L’une des démo les plus spectaculaires du plateau, le Super Puma suisse. Notez le salut de l’équipage avec ses gants rouges. Sachant que l’appareil est en translation latérale pour remonter la ligne des spectateurs, les connaisseurs apprécieront la synchronisation de l’équipage.

altitude suffisante

Victime d’un léger incident technique, le pilote du Fouga a préféré annuler sa démo après le décollage le dimanche. Dommage, son vol du samedi avait été très intéressant à suivre. Il est vu ici juste après son décollage.

2 par 2

Les instructeurs de l’École de Chasse ont effectué un vol à 4 basé sur l’utilisation des différentes formations offensives et défensives qui constituent la base du travail en formation serrée.

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Passage au break des avions de l’Ecole de chasse, le Leader est le premier à quitter la formation.

Double Apache Roll PAF

Une des nouvelles figures de la PAF 2015, un « Apache Roll » à deux. Spectaculaire et élégant.

PAF a 4

Une autre nouvelle figure de la PAF 2015, ouvertement inspirée du passage en persiennes de la Patrouille suisse. Il y a bien 4 Alpha Jet sur la photo, même si le quatrième est totalement caché.

Red one

Année après année, les Reds démontrent qu’ils restent les maîtres de la discipline, même si leur routine semble n’avoir que très peu évolué.

Précision britannique

Les passages et croisements spectaculaires des Red Arrows ont régalé le public.

hawk & hawk

Un petit faucon crécerelle assiste aux évolutions des Red Arrows.

Volutes belges

Volutes belges et F-16 en furie.

 Il est finalement assez simple de tirer un bilan de ce meeting de l’Air nouvelle formule : en dépit d’un plateau qui pouvait être amélioré, une bonne organisation et surtout une météo d’enfer, le tour est dans le sac !

 

(*) Patrice Olivier (Aéropix’Ailes) me précise que le pax de « Tao » était « Nanard » pilote créateur des Ramex Delta… Un confrère qui a donc dû bien apprécier cette découverte du Rafale !

Dash 8Q400MR, 10 ans après les polémiques, quel bilan ?

Le premier Dash 8Q400MR « Fireguard » de la Sécurité Civile, modifié en avion de lutte anti-incendies chez Cascade Aerospace à Abbotsfort en Colombie Britannique, et porteur de l’indicatif Milan 73, a été livré quelques jours seulement après le Salon du Bourget 2005 au milieu d’une belle polémique.

Le nouveau fleuron de la Sécurité Civile capable de larguer 10 tonnes de retardant, n’atteignait pas les minimums prescrits par l’appel d’offre signé deux ans plus tôt par le Ministre de l’Intérieur. Le cas du facteur de charge limite, 2,25 g au lieu des 3,5 g demandés semblait  rédhibitoire aux yeux des observateurs les plus avisés et même certains pilotes. Des inquiétudes étaient aussi émises à propos du comportement possible de cet avion très fin, optimisé pour la moyenne-haute altitude, au cours de vols en basse couche et dans les turbulences causées par le vent et les incendies, et donc de son vieillissement.

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Avion de ligne moyen courrier, le Bombardier Q400 est la version allongée et insonorisée (Q pour Quiet) du DHC-8. Il dispose de deux turbines PW150A pouvant développer plus de 5000 shp au maximum, 4850 shp en continu.

L’été 2005 a vu la Sécurité Civile perdre trois avions en opérations, deux Tracker et un CL-415, et surtout quatre hommes. Le dernier accident ayant entraîné l’arrêt temporaire des vols des Canadair, le Milan 73 a été envoyé au feu pour de bon avant même la fin de sa période de réception.

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Sur cette photo prise au printemps 2008 à Marignane, le Milan 74 est déjà en configuration « feux de forêts » tandis que le Milan 73 va décoller pour une mission d’entraînement en configuration passagers.

La polémique ne s’est pas tue pour autant et il fut même question un moment que les deux appareils, Milan 74 ayant été livré à l’automne, repartent chez leur constructeur. Il n’en fut finalement rien ; les deux appareils, achetés d’occasion auprès de la compagnie scandinave SAS et transformés au Canada pour un coût global d’environ 60 millions d’Euros étant définitivement admis au service actif à la fin de l’été 2006.

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En 2010 et 2011, les deux Q400MR de la Sécurité Civile ont eu l’honneur du défilé du 14 juillet au-dessus de Paris. Ils sont vus ici le 14 juillet 2011 au-dessus des tours de la Défense, à quelques secondes d’aborder les Champs-Élysées.

Les équipages ont fini par s’adapter à la puissance du moyen-courrier canadien et à l’utiliser sur feu sans « tirer sur la bête ». Son allonge – et aussi son confort, il est le seul appareil de la flotte à être doté de toilettes dignes de ce nom – lui a aussi permis d’être l’outil de projection des forces et de la logistique du Ministère de l’Intérieur.

A ce titre, l’année 2010 fut un moment charnière dans la jeune histoire du Q400MR. En janvier Milan 74 est envoyé à Haïti après le terrible tremblement de terre. Il passe un mois à effectuer des Evasan entre Port au Prince et Fort de France. En août, ce même avion est envoyé en Russie, à Nihzny Novgorod. Au cours du détachement qui a duré une dizaine de jour, il effectue une cinquantaine de largages. A l’automne, un Q400MR est envoyé sur l’île de la Réunion pour combattre les feux qui éclatent pendant le printemps austral, un déploiement reconduit depuis chaque année.

En plus de ces très nombreuses missions spécifiques, les deux appareils sont aussi utilisés pour des missions variées au profit du Ministère de l’Intérieur, l’organisme de tutelle de la Sécurité Civile.

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Spectaculaire largage du Milan 74 lors du meeting aérien organisé à Aix en Provence le 2 juin 2013 pour célébrer le cinquantenaire de la base de bombardiers d’eau française. L’EC-145 est ici utilisé comme appareil pointeur pour marquer la zone de largage.

Après des milliers d’heures de vol – ces appareils effectuent environ 450 heures de vol par an chacun – des largages effectués dans toutes les conditions atmosphériques ou topographiques imaginables, des dizaines de missions parfois à très long cours, les débats, désormais vieux d’une décennie, n’ont pourtant pas été oubliés et ressurgissent avec une régularité étonnante. Mais les deux avions remplissent, jour après jour, leurs missions sans faire autrement parler d’eux.

Bien sûr, on pourrait toujours se dire que deux C-130 pourraient faire le même travail avec de meilleures performances, et de façon plus pratique – il faut savoir à quel point une rampe de chargement arrière aurait été utile pour le Dash 8 envoyé à Haïti après le tremblement de terre – et pour peut-être moins cher. Mais l’histoire ne se réécrit pas.

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Photographié en longue finale de la piste 07 du Bourget le 10 juin 2015, le Milan 74 était encore en configuration passagers ou fret.

Avec le retrait prévu du Tracker à la fin de la décennie, la Sécurité Civile va se retrouver    sans appareil pour ses missions décisives de Guet Aérien Armé. Un des scénario possible serait l’extension de la flotte de « Fireguard », sachant que son concepteur, la société canadienne Conair, envisage de relancer la transformation de Dash 8 sur ce même modèle pour remplacer sa flotte vieillissante de Convair 580. On pourrait voir là un opportunité pour faire quelques économies en profitant de cette production en (petite) série.

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En juin 2015 Milan 73 a reçu une décoration spéciale temporaire pour célébrer ses 10 ans de service. (Marc Hessloehl/Sécurité Civile)

Quoi qu’il en soit, cet été, Milan 73, revêtu d’une livrée spéciale anniversaire évoquant clairement son indicatif radio, et Milan 74 apporteront un appui massif en retardant lors des opérations contre les feux qui ne manqueront pas d’éclater dans le sud de la France.

Meeting aérien du centenaire, Base Aérienne 705, Tours (1/2)

Le deuxième Meeting Aérien de l’Air de la saison 2015, organisé par la FOSA, s’est déroulé le weekend des 6 et 7 juin. Le premier s’est déroulé sur la base de la Solenzara la semaine précédente, le troisième et dernier se tiendra à Luxeuil le weekend des 27 et 28 juin.

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Des affiches des trois meetings de l’Air 2015, celle de Tours est, de loin, la plus réussie.

Pour quelques spotters privilégiés, qui s’étaient inscrits assez tôt, les portes de la base se sont même ouvertes dès le matin du vendredi 5 juin afin de pouvoir assister aux arrivées. Une fois les formalités d’entrée sur la base, un briefing a été donné dans l’amphithéâtre de l’École de Chasse avec un mot d’ordre qui a tout de suite rassuré l’assistance puisque le responsable de l’opération, assisté par des personnels volontaires de la base, a mis l’accent sur le besoin de retour d’expérience de leur part pour améliorer encore, dans l’avenir, ce genre de « manip ».

Cette approche « collaborative » entre les passionnés et l’Armée de l’air a été grandement approuvée et il ne fait aucun doute que les quelques légers « couacs » enregistrés au cours du weekend vont aider à ce qu’ils ne surviennent plus.

Installés au bord de la piste, près de l’ILS de la piste 20 et à proximité de la tour de contrôle, les spotters ont donc passé une partie de la journée à suivre les arrivées et les premières répétitions, sous un soleil de plomb. Notons que l’organisation avait prévu un ravitaillement en eau de 3 litres par personne, une attention aussi indispensable qu’appréciable.

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Décollage en fanfare du Solo Display F-16 belge.

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L’avion le plus attendu du meeting, le A-10 Thunderbolt II, le tueur de chars de l’USAF.

Le programme du meeting diffusé quelques jours avant l’évènement avait confirmé quelques craintes. Ce ne serait pas « le » meeting du siècle, avec un plateau statique comme dynamique relativement clairsemé. Mais quelques bonnes surprises ont réussi à soulever l’enthousiasme des passionnés.

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Une journée en bord de piste, c’est aussi l’occasion d’immortaliser quelques avions de ligne comme ce CRJ-1000 de la compagnie « Hop ! »

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L’arrivée du BAe 146-200 G-TYPH a été une bonne surprise puisque cet appareil sert aux déplacements des VIP de BAe Systems.

Le samedi était une répétition générale du meeting à l’intention des militaires de la base et de leurs familles. Après avoir eu le privilège de pouvoir arpenter, au pas de charge cependant, le vaste parking de l’École de Chasse, les « gilets jaunes » ont rejoint le bord de piste. Le vent ayant tourné, la position près de l’ILS 20 s’est avéré bien moins intéressante et la majeure partie des spotters s’est retrouvée sur la pelouse entre le taxi-way et la piste, à la meilleur place !

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Troupeau de gilets fluo jaunes. Les spotters sur le parking de l’EAC.

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Arrivée d’un Typhoon flambant neuf de l’aviation saoudienne. Tours a été la première étape de son convoyage. Personne ne s’en plaindra.

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Avant qu’il ne soit ceint de barrières trop proches, l’Apha Jet porteur de la décoration spéciale commémorative a été copieusement mitraillé par les spotters, bien contents de l’aubaine.

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Après quelques minutes, très aimablement, les équipes de l’EAC ont tourné l’appareil pour que nous puissions photographier son côté gauche bien éclairé. Merci messieurs !

Ces deux jours dévolus aux préparations du meeting ont permis de multiplier les prises de vues et d’assister au spectacle dans les meilleures conditions possibles.

(à suivre)

Un nouveau S-2T pour le CalFire (MàJ 07/07/2015)

Le 7 octobre 2014, le S-2T Tracker Tanker 81 du Cal Fire était perdu lors d’un accident au cours d’une intervention sur feux dans le parc du Yosemite. Son pilote, Geoffrey « Craig » Hunt perdit la vie dans la catastrophe.

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20 mars 2014, le Tracker 81 décolle de Sacramento pour un vol de réception à l’issue de son chantier de révision annuel. Cet appareil est perdu avec son pilote le 7 octobre lors d’un feu dans le parc de Yosemite. (photo : F. Marsaly)

Outre la douloureuse perte d’un pilote unanimement reconnu pour ses qualités professionnelles et humaines, cet accident a amputé les capacités opérationnelles du Cal Fire, une situation inacceptable dans un État touché par une sécheresse exceptionnelle depuis plusieurs années et où les risques d’incendies majeurs n’ont jamais été aussi élevés.

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Les Tracker californiens ont été transformés au début des années 2000 par Marsh Aviation dans l’Arizona sur base de S-2E, F et G. (photo : F. Marsaly)

Le Cal Fire vient donc d’annoncer avoir demandé à DynCorp International, la société qui exploite la flotte de bombardiers d’eau pour le compte de l’État de Californie, de lancer le processus industriel afin de mettre en chantier une des cellules de Tracker dont elle est propriétaire et de le mettre au standard S-2T. Ce chantier sera effectué dans les ateliers de DynCorp sur l’aérodrome de McClellan à Sacramento et le nouveau bombardier d’eau devrait être disponible pour la saison prochaine.

Cependant, le lancement officiel de l’opération n’a pas encore était fait puisque la question du financement doit être tranché par le gouvernement de Californie.

Si le nouveau tanker sera conforme au STC dont le Cal Fire est propriétaire et dont les caractéristiques principales sont les turbines TPE331 de 1650 ch, la soute à retardant de 4400 litres équipée d’un système de largage à flux constant et un point de remplissage situé à l’extrémité du fuselage, sous la dérive, à la place de la perche de détection magnétique bien évidemment supprimée, cet appareil devrait inclure un certain nombre d’innovations et d’évolutions qui pourraient distinguer cet avion de ses compagnons d’écurie produits au début des années 2000 par la société Marsh en Arizona.

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Sur son berceau de maintenance, cette soute à retardant de Tracker révisée, attend d’être réinstallée sur son avion porteur. (photo : F. Marsaly)

Il faut cependant noter que le Cal Fire dispose encore de nombreuses cellules de S-2G stockées, prêtes à subir aussi la transformation en bombardier d’eau, ce qui permettrait de renouveler progressivement, à terme, la flotte du Cal Fire. Il faudra pour cela adopter une position volontariste en lançant la mise en chantier de plusieurs cellules afin de rentabiliser les investissements consentis pour le chantier du nouveau S-2T.

A l’heure ou la Sécurité Civile s’interroge sur le successeur de ses Conair Firecat – aux capacités sensiblement inférieures aux S-2T Californiens – pour la mission essentielle du Guet Aérien ARmé (GAAR), le retour en production de cet appareil pourrait être une bonne nouvelle et une opportunité unique, pour peu que les budgets français suivent…

 

Ferté-Alais, le temps des hélices 2015

Si ce 43e meeting aérien de la Ferté-Alais n’a pas été le plus brillant de tous, il était quand même constitué d’un menu alléchant et de très bonne tenue, avec quelques jolies nouveautés et sans oublier les bonnes recettes, désormais traditionnelles, sans lesquelles la Ferté ne serait pas la Ferté.

Affiche Ferté 2015Passons rapidement sur les absents – qui ont donc forcément tort – le Catalina et le CAC Boomerang, et on n’oubliera pas de préciser que ce sont des mécaniques précieuses, fragiles et capricieuses et qu’on pourra comprendre qu’à la moindre inquiétude, on bâche un vol, fût-il de convoyage en direction du meeting.

D’ailleurs, si le Ju-52 venu d’Allemagne n’a pas assuré sa moisson de baptême de l’air le samedi et si le Lockheed 12 n’a volé que le dimanche, c’est bien aussi parce qu’ils ont nécessité toute l’attention de leurs équipes techniques. Pour le Ju, c’est surtout dommage pour les passagers qui ne pouvaient pas repousser leur vol.

Mais parlons plutôt des présents. Le soleil était là et bien là, même si le dimanche a été plus couvert que le samedi. Étaient aussi bien là les innombrables haut-parleurs entre le public et la piste et même si on commence à s’y habituer, il ne faudrait pas que cette plantation se densifie encore. D’ailleurs, pourrait-il y avoir une zone « on s’en fout des commentaires » pour que les amateurs qui sont là aussi pour discuter avec leurs amis puissent profiter du spectacle vu qu’en général, ils connaissent aussi le commentaire par coeur ?

Pour le reste, rien à redire. Les pilotes ont assuré le spectacle avec leurs avions comme d’habitude avec quelques nouveautés bien intéressantes.

Bien sûr, la vedette du Meeting a été le Gloster Gladiator venu d’Angleterre qui faisait sa première apparition à Cerny. Il était accompagné de l’inévitable Spitfire venu de Dijon (ne jouons pas les blasés, on ne peut pas se lasser d’un Spit, c’est pas possible !) et du Hurricane très discrètement basé dans le sud de la France par son propriétaire hollandais depuis deux ans et qui faisait sa première apparition publique.

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Cette patrouille mixte Gladiator et Spitfire résume à merveille l’évolution technique, et esthétique, des chasseurs anglais de la 2e guerre mondiale.

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Avion techniquement dépassé au début de la guerre, le Gladiator a connu pourtant le succès aux mains des Finlandais mais aussi des pilotes Anglais à Malte et en Grèce.

Si la démo du Gladiator était sympa, j’ai particulièrement apprécié celle du Hurricane qui, en se contentant de « passages à l’anglaise » ne nous l’a pas joué « champion de voltige » et au final nous a offert d’admirer cet appareil sous des angles flatteurs. C’est simple, épuré et terriblement efficace. Un exemple à suivre ! (*)

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Quand un avion anglais fait un passage à l’anglaise le pilote n’est pas forcément un sujet britannique !

Mais le coup de cœur du meeting est à adresser à la compagnie Europe Airpost qui est venue présenter en vol un Boeing 737. Quelle bonne surprise de découvrir que cet avion était paré d’une décoration spéciale de circonstance. Merci et bravo pour le clin d’œil !!!

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Europe Airpost aime la Ferté. Bravo pour cette décoration spéciale de circonstance !

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La décoration spéciale du Boeing 737 a été très appréciée par le public présent.

Des décorations spéciales, les deux bombardiers d’eau de la Sécurité Civile en portaient aussi. Le « Pélican 32 » est toujours revêtu du schéma de décoration imaginé par Julien Camp pour le cinquantenaire de la base en 2013 et le Tracker T07 est l’avion porteur de la décoration spéciale « 30 ans du secteur Tracker » depuis 2012.

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Comme lors des opérations réelles, le Tracker a procédé à l’attaque initiale…

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… et le « Pélican » a terminé le travail. Ces deux appareils sont clairement complémentaires et leur succession ne va pas être simple.

Alors que les CL-415 vont célébrer à Marseille les 20 ans de leur arrivée en France, la démonstration en vol de ces deux appareils n’est pas passée inaperçue. Ce retour en meeting aérien a fait plaisir à tout le monde.

On notera aussi avec plaisir que le nouvel Aviatik des Casques de Cuir a volé, ainsi que le Bristol Fighter de Memorial Flight et le Caudron G3 de l’AJBS. Samedi, après le meeting, c’est le Sopwith Strutter qui a fait une sortie. Des machines rares, il y en avait donc quelques unes !

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Le Caudron G3 de l’Amicale n’avait plus été vu au meeting depuis quelques années. Un retour qu’il fallait saluer.

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Le Sopwith Strutter de Memorial Flight a volé en toute fin de meeting. Quand on vous dit qu’il ne faut pas se précipiter sur la route dès la fin du show…

Ajoutons que la Marine a encore ouvert le bal avec deux Rafale accompagnés des uniques MS760 Paris et Breguet Alizé, première apparition dans l’Essonne pour ce dernier, que la démo combinée des deux Hawker, Sea Fury et Hunter est toujours aussi enthousiasmante, que, décidément, un DC-3 et deux Beech 18 rutilants, c’est splendide sous tous les angles.

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La présence de la Marine était assurée par deux Rafale (dont le n°10, premier Rafale standard F1 passé en F3 après un chantier de trois ans) et deux Warbirds uniques, le Breguet Alizé et le MS Paris.

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Quoi de mieux pour évoquer l’aviation civile de la fin des années 30 que deux Beech accompagnant un DC-3. Trois avions rutilants, magnifiques, aussi beaux à regarder qu’agréables à écouter.

Reste le cas du Rafale solo display. Si la démo de « Tao » est toujours aussi propre et efficace, la décoration du « Monster Tiger » vert fait débat. Personnellement, c’est une déco qui m’a donné soif. Mais Perrier ou Heineken, je n’ai pas réussi à choisir.

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Si la décoration du Rafale Solo Display 2015, hérité du récent Tiger Meet peut faire débat, le pilotage de « Tao » ne souffre, quant à lui, d’aucune critique.

Autre temps fort, la voltige aérienne du Bo105 de l’écurie du taureau rouge, absolument stupéfiante de maîtrise. Il est assez inhabituel de photographier un hélicoptère ainsi.

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Démonstration de voltige époustouflante avec un Bo105. Spectaculaire.

Il y avait encore bien des avions à voir voler puisque le commentateur, Bernard Chabbert, a annoncé que pour le samedi, c’est environ 140 avions qui ont volé dans l’après-midi pour le seul plaisir des spectateurs… et de leurs pilotes. Avec une météo presque idéale, sauf en fin d’après-midi où les nuages ont été un petit peu trop denses, un plateau finalement assez relevé, la foule ne s’y est pas trompée et un record d’affluence a été établi.

Rendez-vous en 2016 !

 

(*) : le Hurricane a été malheureusement endommagé au retour du meeting à la suite d’une sortie de piste à Dijon-Darois le dimanche soir. Les photos montrent des dégâts à l’hélice et au train d’atterrissage. Espérons que ce ne soit pas trop grave et que l’appareil revole bientôt, on a hâte de le revoir dans son élément.